L'Europe : un continent à la population hétérogène

Publié le par flowersfox

L’UE doit sa croissance démographique (pour tout ou partie) à l'immigration qui, dans les années 2000, est devenue le premier, puis le seul facteur d’augmentation de la population totale de l’UE. Ainsi deux millions de personnes sont venues s'installer en Europe en 2004 alors que l'accroissement naturel était négatif de 63 000 personnes.

Distribution spatiale inégale :

Zones fortement peuplées (axe nord/sud : bassin de Londres jusqu'à la plaine du Pô)
Zones peu peuplées : périphérie du nord de l'Europe, diagonale du vide (sud de l'Espagne ->Belgique)

Population urbaine avec de grandes métropoles

Augmentation de la taille et du nombre des villes : due à l'exode rurale du XIX° + révolution industrielle qui ont attiré les populations vers des centres économiques dynamiques.

On retrouve souvent des répartitions fonctionnelles, sociales ou ethniques : déconcentration des activités et des habitations dans les centres-villes aux périphéries, comme l'installation de nouveaux pôles, différentiation accrue des quartiers selon les revenus et les modes de vie. Ce phénomène est facilité par la multiplication des moyens de transports et de communication.

Le tissu urbain change de visage et devient multipolaire.

La distribution des hommes sur le territoire français

75,5% de la population est concentrée sur 18,4% du territoire -> distribution déséquilibrée.

4 zones de fort peuplement :
- frontières nord et est
- le long des voies fluviales : Rhône, Seine, Loire
- les littoraux
- les grandes agglomérations

En France, 6 aires urbaines dominent : Paris, Lyon, Toulouse, Montpellier, Bordeaux et Nantes. 50% des citadins vivent dans des agglomérations de + de 200 000 habitants.

Plus d'1 actif sur 2 travaille dans une commune autre que celle dans laquelle il réside. Les ¾ des migrations sont interurbaines.

Les zones peu peuplées (> 30 hab/km2) sont sur la diagonale du vide (Pyrénées aux Vosges, passant par le Massif Central et l'est du Bassin Parisien) ainsi que sur les zones de montagnes : campagnes en voie de dépeuplement, régions peu favorables à l'agriculture et au tourisme, régions d'activités traditionnelles en crise (Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, là, le solde migratoire négatif est compensé par le taux de natalité élevé).

Ces contrastes de peuplement sont de + en + marqués en raison des mouvements migratoires, conditions naturelles difficiles, régions enclavées, urbanisation (principale cause de cette concentration).

Concentration démographique assez homogène mais variable selon les pays (source : wikipédia)


-    Histoire démographique récente

Malgré les dizaines de millions de morts des deux guerres mondiales, l’Europe a connu une période d’explosion démographique aux XIX° et XX° siècles, qui s’est accompagnée d’une forte pression sur l’environnement et les ressources non renouvelables.

Depuis quelques décennies, la population européenne tend à se stabiliser, suite à une forte diminution de la natalité, qui reste toutefois encore largement compensée par la natalité de certains pays, par le recul de l’âge auquel les femmes font leurs premiers enfants, et surtout par une immigration régulière.

-    Prospective

En terme de prospective, une moindre natalité, associée à l'allongement de la durée de vie se traduit par un net vieillissement.
Ce sont 25 à 33% de la population qui pourraient avoir plus de 65 ans en 2050, contre 14,7% en 2000 selon un rapport du Conseil de l'Europe (2005) soit une diminution de 13 à 22% de la population d'ici à 2050 par rapport aux chiffres de 1995 (sans apport conséquent de l’immigration ou sans remontée de l’indice de fécondité et/ou sans les apports de la Turquie, des pays du Caucase et de Chypre, et sans tenir compte d’une baisse supplémentaire qui pourrait être due par exemple à une pandémie).

Ces chiffres doivent tous être utilisés avec prudence, la prospective démographique ayant toujours été prise en défaut et pouvant elle-même influer en retour sur les comportements individuels et collectifs et sur les politiques de soutien à la natalité ou à l’immigration.

-    Disparités géographiques

La croissance démographique s’est globalement poursuivie pour les 25 États membres de l'UE, mais dans les années 2000 à 2005, la population décroît déjà en Russie, Ukraine et Roumanie (-247 000 personnes au total pour ces pays en 2004).
Ce déclin démographique semble plus important et plus rapide dans les ex-pays de l’Est, dans quelques pays où la pauvreté et le renforcement des inégalités ont suivi l’effondrement du communisme, et aussi dans les régions touchées par la catastrophe de Tchernobyl (la Biélorussie qui a reçu 70% environ des retombées d'iode et de césium radioactifs et connaît depuis 20 ans le plus fort taux d’avortement et le taux d’abandon d’enfants y est élevé).
En Europe de l’Est, la population pourrait diminuer de 30% de 2005 à 2050, selon les prospectivistes les plus « pessimistes » si un flux migratoire significatif ne compense pas cette diminution.
Par ailleurs, il est inenvisageable de pousser la population à habiter à nouveau les zones contaminées ou à y travailler.

L’immigration, sauf changement de politiques des états, ne suffira pas à contrebalancer le recul démographique, car il faudrait selon le conseil de l’Europe «1,8 million de migrants par an» d'ici à 2050 pour maintenir d'ici-là sa population à son niveau de 1995, «3,6 millions d'immigrants par an» pour maintenir à son niveau la population en âge de travailler, et même «25,2 millions d'immigrés par an» pour maintenir le rapport entre les actifs et les retraités.

-    Conséquences

Une telle diminution de la population est presque un fait nouveau (qui n’a dans le passé été associé qu’aux épidémies, de peste noire en particulier ou aux grandes guerres).
Hormis pour la question des retraites qui nécessite des solutions innovantes et solidaires pour quelques décennies, le retour à une moindre population n’est pourtant pas en soi un fait négatif ni pessimiste. D’un certain point de vue, il semble d’ailleurs voulu par la population elle-même qui ne suit pas les exhortations des Etats, ni ne se laisse influencer par les prophéties catastrophistes des démographes. La tendance à la stabilisation ou une certaine diminution de la population des pays est un fait. On peut y voir des aspects très positifs pour le moyen et long terme, au-delà du passage difficile du financement des retraites de la « génération sacrifiée » du baby-boom.

Les économistes tenant d’une décroissance soutenable et conviviale, voire du développement durable ou soutenable peuvent même y voir une condition nécessaire de la poursuite du développement humain et du développement de l’Europe dont les ressources, comme celle de la planète sont finies et pour certaines déjà utilisées largement au-delà de leur seuil de renouvelabilité.

D’autant qu’une montée des océans prévisible limitera encore le territoire disponible pour les activités humaines.
«Au cours des quelques années à venir, la population européenne continuera à augmenter légèrement »… avant de décroitre et poser des « problèmes de financement des retraites» annonçait en 2005 Charlotte Höhn, présidente du Comité européen sur la population.

Publié dans GÉOGRAPHIE

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